MM2
LA PREMIERE CERTITUDE
C’est volontairement que Descartes s’est « jeté à
l’eau ». Retrouver une certitude ou c’est la mort. Frôler la mort pour
réaliser l’importance de la vie. Mesurer la nécessité de la connaissance comme
planche de salut. Exigence salvifique qui donne l’espérance.
« Je suis, j’existe ». Arrivée à une certitude
après un long détour.
1.
JE SUIS, J’EXISTE
p.72-73 :
« Je suppose donc… auparavant. »
« Je suis, j’existe » : une
conclusion qui n’est pas donnée rationnellement. Point zéro de la pensée donnée
diaporématiquement. Reprend toutes les impasses qu’il a évoqué (les sens nous
trompent, Dieu trompeur, malin génie). Mais il existe une condition de
possibilité de ces interrogations : il faut que je sois. « Ego sum,
ego existo »/« Je suis, j’existe » = condition de possibilité de
toutes ces interrogations. Même si on ne sait pas la nature de ce qui existe.
Chez
Descartes, l’existence précède l’essence. Il faut d’abord que la chose soit
avant que l’on s’interroge sur son essence. Le fait d’être est premier par
rapport à la nature de ce qui est.
≠
Antiquité : d’abord définition de l’essence, puis vérification de cette
essence. Définition de l’essence de l’homme, puis le raisonnement vérifie
l’adéquation à cette définition. Exister = réaliser l’essence.
[Dans
le raisonnement de Descartes, Dieu existe pour nous. Cf Husserl, Dieu existe
pour nous par la révélation, sinon nous ne pouvons pas le connaître.]
Je
suis en tant que je doute. Mais je ne sais pas ce que je suis. « Je suis
une chose pensante. »Pas de difficulté pour passer de la persuasio à
l’assentio. Articulation raison/volonté. Condition même pour être trompé. Si je
me trompe, c’est qqch qui se trompe, ce n’est pas rien. → Je suis.
Pas
encore à l’étape du cogito. Ego sum est une expérience pathétique, donnée
intuitivement. Intuition = inspection de l’esprit. Modalité de la connaissance.
Présence sans distance avec la chose.
Certitude
donnée intuitivement contre laquelle ni le malin génie, ni un Dieu trompeur, ni
moi-même, ne pouvons aller. Pas besoin de me persuader.
2.
LA NATURE DE LA CHOSE PENSANTE
-
Ego existo est une substance. Pas
substance au sens ousia. Ici, ce qui est premier. Présence immédiate. Prudence
car je ne connais pas clairement ce que je suis, même si je sais que je suis.
D’où
réflexion sur la nature de ce qui est. Renversement de l’ordre habituel des
questions métaphysiques.Normalement, l’essence est recherchée avant
l’existence. Dans MM2, Descartes renverse cet ordre.
Quid
sit → « ce que c’est », qui renvoie à l’essence // an sit → « si
c’est », renvoie à l’idée d’existence.
≠
MM3 : Retour à l’ordre habituel métaphysique. Connaître l’essence de Dieu,
avant de s’interroger sur son existence.
-
Bien que je sois certain de mon
existence, je doute encore de ma vraie essence, encore plongée dans l’obscurité
et la confusion. Pas encore une idée « claire et distincte » de ce
que je suis.
Première
évidence ne nous sauve pas du doute. Une chose est de savoir qu’on est, une
autre est de savoir ce qu’on est. Notre existence est posée comme claire et
distincte mais pas notre essence.
Donc,
nous retirer du moi, s’extraire de toutes les définitions de ce qu’est l’homme.
Activité
pensante en moi, car douter, nier…, c’est penser. Au moment où je pense que
j’existe, je découvre que j’existe en tant que pensant. Ego sum est une chose
pensante. Je suis ne tant que pensant. Le « je » existe à travers la
pensée. Je pense et je me pense pensant.
Pour Descartes, + facile de connaître l’âme que le monde.
-
Première intuition, c’est le fait
d’être.
Puis 5 thèses :
o
Je pense
o
Je suis une chose qui pense
o
La pensée est une propriété qui m’est
essentielle
o
La pensée est la seule de mes
propriétés essentielles
o
Je suis essentiellement une chose
pensante et non pas essentiellement une chose matérielle.
-
Au terme de la réflexion,
considération d’un sujet épistémique, qui peut connaître, et qui est le foyer à
partir duquel il peut acquérir la connaissance. Puissance de connaissance.
Descartes
fait du sujet le détenteur des principes de la connaissance du monde. Il n’y a
que le sujet qui peut se prévaloir de la capacité de connaissance.
C’est
l’homme qui inspecte à l’intérieur de lui-même les frontières de la connaissance.
Il sort du monde et le regarde avec distance. Esprit/âme/corps. Une substance
atemporelle, anhistorique. [Le temps est une détermination de la substance.].
Le
cogito n’est pas du monde → sujet moderne.
-
Le sujet est ce par quoi le monde
advient. Le monde n’a de consistance que par la perception que nous en avons.
Pas la perception sensible, mais la connaissance que nous pouvons en avoir en
l’analysant, le comprenant.
Berkelay : « Etre, c’est être perçu. »
o
Exemple de la cire : pour
accéder à la réalité de la cire, pour dépasser la multiplicité des
représentations sensibles, il faut pouvoir saisir la chose en raison, par la
pensée et non pas par l’étendue. C’est par l’entendement, et non pas par
l’imagination ou par le sensible, que nous accédons à la réalité objective de
la chose.
o
Exemple des chapeaux : de
façon certaine, il déduit de son esprit qu’en les voyant, ce sont des hommes.
Idée
plus réelle du point de vue de la connaissance. Il connaît mieux l’idée qui lui
vient de l’esprit que l’expérience sensible. La seule chose qui résiste au
doute : le formel, l’idée, ce qui est pure. Idée = réalité objective la +
pure.
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